Nous sommes en été 2011, je viens d’obtenir ma licence de psychologie et je m’apprête à partir deux semaines comme accompagnatrice bénévole, lors d’un séjour pour personnes en situation de handicap, organisé par l’APF (Association des Paralysés de France). J’ai eu connaissance de ces séjours par une amie qui y participe depuis de nombreuses années. Elle me met en contact avec l’association, s’en suit un long entretien téléphonique dans le but de cerner ma personnalité et de s’assurer que je conviens bien. Les démarches administratives effectuées et le billet de train acheté, me voila partie à l’aventure!
Nous arrivons quelques jours avant les vacanciers pour organiser le séjour (préparation du matériel, des chambres, mise en commun d’idées de sorties et d’animation). Les « anciens » (accompagnateurs confirmés) nous font partager leur savoir-faire et nous apprennent les gestes à effectuer adaptés à une situation de handicap.
Les vacanciers arrivent, nous les attendons avec impatience et appréhension, en effet, nous sommes pour beaucoup des « nouveaux » (accompagnateurs ne connaissant pas du tout le domaine du handicap!). Ça y est le séjour débute. Tous le monde apprends à se connaitre assez vite car nous sommes pratiquement 24h/24 ensemble: nous partageons les gestes de la vie quotidienne, nous mangeons, nous participons aux activités et nous faisons des sorties ensemble. Le rôle de l’accompagnateur est d’être le soutien du vacancier, le but est que celui-ci passe les meilleures vacances possible.
Le séjour est gratifiant, j’y apprends énormément de choses. Moi qui suis plutôt réservée au naturel, j’apprends à vivre en communauté, je développe mon sens social, j’apprends à m’organiser, à faire face à diverses situations (commentaires et regard des gens extérieurs au séjour, manque d’équipement public adapté, urgences médicales, drames sentimentaux etc). Nous dormons très peu, la fatigue arrive vite mais étonnamment nous nous découvrons des capacités cachées et une force inconnue. Il faut être ingénieux, alerte, rassurant, calme et énergique à la fois et être maître de ses émotions (ce qui est parfois très difficile!).
Pour conclure je peux dire que ce séjour m’as vraiment beaucoup appris sur moi même et sur les autres, il m’as confortée dans l’idée que je voulais travailler dans le social (car être professeur est une vocation sociale n’est-ce pas?), il m’as permis de développer certaines capacités que ne pensais pas avoir et qui je pense sont nécessaires dans le cadre d’une pratique professionnelle ou même dans la vie de tous les jours.
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